Céline Lepelletier Vianès

« Business analyst, un rôle crucial »

Le monde de la finance et de l’assurance a adopté Céline, à moins que ce soit le contraire. Diplômée de Dauphine avec un magister « Banque, Finance, Assurance », elle débute sa carrière chez Thomson Reuters côté conseil. Ces 12 ans lui permettent de rencontrer une diversité de situations, autant de problématiques passionnantes à résoudre. Pour autant elle poursuit sa route de l’autre côté de l’Atlantique en intégrant un fonds d’investissement. A son retour en France elle devient chef produit. Ce poste polyvalent lui permet de manager des équipes techniques et notamment des équipes de développement. Voilà comment Céline choisit de passer du côté numérique. Aux commandes, elle peut proposer des stratégies de transformation adaptées.

« Voir les clients comme des partenaires au cœur de la stratégie »

Après plus de vingt ans de transformation digitale dédiée aux métiers de la banque d’investissement et à la gestion d’actifs, elle a aujourd’hui une vision très claire du besoin et de la réponse technologique à apporter. Aussi bien fonctionnelle que technique, elle a su allier ces deux capacités pour être le partenaire des métiers. Ses compétences pointues dans la finance, elle les cultive auprès du métier d’une part, et à travers une veille permanente d’autre part. Femme de solution, elle apprend et se forme en permanence aux nouvelles technologies (automatisation, cyber sécurité, cloud…) pour pouvoir proposer des réponses adaptées aux métiers, « J’ai acquis une agilité…. Il y a une satisfaction dans ce rôle, c’est de voir le client adopter rapidement la solution fournie qui permet la prise de décisions stratégique et l’efficacité des opérations ».

Insatiable, elle est en perpétuel mouvement. Aujourd’hui Céline a intégré le programme « Women Board Ready » de l’ESSEC notamment pour défendre la place des femmes dans les organisations, dans un monde encore très masculin. C’est peut-être ce qui a amené Céline à s’engager pour la défense des quotas dans les entreprises. Ses sources d’inspiration : Simone Veil, Christine Lagarde, marraine du réseau féminin Financi’Elles et Virginie Morgon. « Je trouve son parcours inspirant ! Quatre enfants ! un rôle-modèle en finance ! et une femme engagée d’influence et réseau !».

« Que feriez-vous si vous n’aviez pas peur ? »

Cette phrase de Sheryl Sandberg résonne pour Céline qui, reconnait-elle, a parfois rencontré des obstacles. Le sujet de la confiance en soi est primordial, « il faut oser ». Activer son réseau, le faire grandir, contacter des personnes, féliciter, « je le fais davantage ». Si Céline devait donner un conseil : « se créer un réseau à plusieurs niveaux ; un réseau de femmes pour se serrer les coudes ; un autre plus opérationnel pour des conseils… les hommes le font plus naturellement ». Et puis il y a toutes les personnes qu’on rencontre et qui sont inspirantes. Pour Céline, ses mentors (majoritairement des hommes) qui lui ont permis de se dépasser. « J’ai eu des managers qui m’ont permis de donner le meilleur de moi-même… la reconnaissance ce n’est pas uniquement le « package », j’ai eu la chance d’avoir un manager avec un vrai leadership qui coachait ses équipes individuellement et les motivait collectivement ».

« He For She »

Céline est davantage pour un féminisme doux et inclusif. On peut être inspiré par un homme, une femme, qu’importe ! « La féminisation ça se construit avec les deux sexes, en concertation et avec diplomatie ». Femme de conviction et pragmatique, elle voit bien que les équipes techniques actuelles sont toujours majoritairement masculines, et convient qu’un équilibre serait positif notamment pour tous les sujets d’automatisation et d’IA afin d’éviter les biais algorithmiques. Et comme Céline s’intéresse également aux sujets ESG, elle se tourne aujourd’hui de plus en plus vers la finance responsable. « Je suis intéressée par les sujets d’engagement » : Responsabilité Sociétale des Entreprises, économie décarbonée et frugalité numérique sont ses sujets du moment. Elle est convaincue que c’est en faisant des petits pas concrets et progressifs dès à présent que l’on peut transformer durablement.

Par Caroline Raveton