Nathalie Curé

« L’esprit service »

Tout commence au Canada, où Nathalie fait de la recherche biomédicale mais elle ne s’y épanouit pas : « il me manque une dimension ».  Ce que veut vraiment Nathalie c’est apporter de la valeur en contribuant à un objectif commun. Elle rentre en France et se met « en quête », et c’est dans le conseil qu’elle va découvrir toute la palette des métiers que recouvre la direction des systèmes d’information. Curieuse et avec cette farouche envie d’apprendre, Nathalie a construit sa carrière, son parcours professionnel, en visitant ses différents métiers.

Ce qu’elle aime, c’est la diversité des sujets qu’elle trouve dans le foisonnement de projets qu’elle mène. Aucune expression de besoin ne se ressemble : elle propose, elle formalise, elle innove ! Ces projets lui procurent les contacts et les réalisations concrètes dont elle rêvait : « j’avais besoin de choisir un milieu où je pouvais apporter ma contribution et de la valeur ».

Pendant dix ans, c’est en maîtrise d’ouvrage qu’elle évolue. Elle acquiert les clés de la conduite de changement, forme des équipes techniques et des référents métiers, met en place du support aux utilisateurs et, fidèle à son exigence, installe les bonnes pratiques de la gestion de projet. C’est dans les domaines très règlementés que sont l’aéronautique et la santé qu’elle mène les projets les plus importants et les plus complets, depuis la capture du besoin jusqu’au déploiement de solutions. 

« Trouver une formalisation et un langage commun pour que l’ensemble fonctionne ! »

Souhaitant être les deux pieds dans le Système d’Information, elle prend un poste chez Harmonie Mutuelle qui la positionne en interface entre les études et l’infrastructure dans un projet de transformation IT. Cette expérience va lui donner les clés du SI. C’est une production informatique de 300 personnes, une multitude de métiers, de nombreux experts. Elle découvre d’autres contraintes, d’autres enjeux, se frotte aux tests de montée en charge, aux tests PRA et découvre toutes les facettes de l’infrastructure technique. Ce rôle l’amène à maitriser la communication : « j’ai appris à communiquer clairement sur les processus de mise en production, à donner de la transparence aux métiers. J’ai pris conscience qu’il fallait parler plusieurs langues. Le vocabulaire n’est pas le même entre l’IT et les Études ». Pour Nathalie, son poste de DSI actuel est la synthèse de ses missions passées : « j’utilise mes connaissances (Études et IT) en ajoutant une vision stratégique ».

Désormais dans une entreprise à taille humaine, où de nombreux travaux sont à réaliser, elle a commencé par les fondamentaux, l’IT. Les données de l’entreprise sont maintenant protégées, sauvegardées et redondées dans des data center régionaux. Ce projet éminemment technique est aussi l’occasion pour Nathalie de donner une autre image de l’équipe informatique qui accompagne le business dans sa transformation numérique. Elle profite donc de l’occasion pour faire visiter le data center à la direction et engager d’autres projets.

« Business partner »

Son rôle aujourd’hui c’est de faire prendre conscience que le SI est un accélérateur de performance. Orientée « business partner » depuis toujours, Nathalie accompagne son équipe dans cette optique pour qu’elle se professionnalise et respecte les standards du moment. « La technologie doit être au service de l’humain ! Capter les besoins, écouter le client interne et externe, être attentif : l’équipe SI n’est pas qu’une équipe technique ». Le poste de DSI demande beaucoup d’agilité (Nathalie parle d’un « véritable couteau suisse »), il faut savoir s’adapter, communiquer, gérer et piloter. En veille permanente, elle sait prendre le temps du partage et de la réflexion pour se faire son idée sur les choix et les orientations à proposer. « Quand un projet est accepté, les équipes sont impliquées assez tôt. Je privilégie le dialogue pour faire émerger le meilleur ! »

Les sujets ne manquent pas : elle a lancé les projets de la transformation et également ceux de la rationalisation. Car oui, c’est un juste équilibre à trouver pour dégager du budget : « j’ai rendu le socle technique solide pour construire et innover ». 

Tout cela était sans compter avec la crise sanitaire : elle a dû en urgence changer le parc informatique, donner accès à des applications métiers, faire évoluer la téléphonie. Dans cette urgence, c’est son pragmatisme qui l’emporte, elle choisit des outils autonomes et efficaces pour apporter des solutions immédiates (comme ce nouveau chatbot pour contacter l’assuré et accélérer le traitement de son dossier). « J’aime anticiper le besoin et générer de l’enthousiasme pour apporter de la valeur au métier ».

Quand on parle de management à Nathalie, elle se souvient de Marcel Pointeau (Infomil), manager et mentor très exigeant, pour lui-même et avec les autres. « C’était un homme très complet et investi qui menait les projets d’une main de maître », se rappelle Nathalie. De son côté, elle souhaite apporter à son équipe les moyens de monter en compétence en les faisant travailler avec des experts externes. Son truc : libérer la parole dans toutes les situations pour permettre l’expérimentation, et progresser. 

On l’aura compris, Nathalie aime apporter des solutions. L’idée que la technologie peut être au service de l’humain l’anime. Et elle ajoute : « osez le faire ! Le Système d’Information est tellement varié qu’il y a une place pour tous. Car en fait, ce n’est pas que de la technologie ! ». 

Par Caroline Raveton